Diviser un terrain est presque toujours techniquement possible. Si la parcelle issue de la division est vendue au voisin simplement pour lui permettre d’agrandir son jardin, sans qu’il soit question de construction, pas de difficulté particulière.
Par contre, si la partie de terrain détachée a vocation à être vendue comme terrain à bâtir, autrement dit quand on cherche à diviser un terrain constructible, encore faut-il s’assurer que l’application des règles issues de la règlementation locale de l’urbanisme permette bien d’y réaliser une construction.
En somme, il faut certes s’assurer que la surface de la parcelle détachée soit supérieure à la surface minimale des terrains constructibles imposée par le règlement de la zone du PLU/POS/PLUi dans laquelle se situe le terrain, mais ce n’est pas tout. Il faut aussi impérativement vérifier que l’application des règles relatives à l’implantation de la construction par rapport aux limites séparatives et au domaine public, offre suffisamment d’espace disponible pour implanter une construction, que le CES soit suffisamment important pour construire autre chose qu’un cabanon de jardin, que la configuration générale du terrain permettre d’y réaliser les places de stationnement nécessaires à la nouvelle construction, etc…
Pour illustrer le propos, rien ne vaut un petit exemple !
Cas pratique
Imaginons que le règlement de la zone du PLU dans laquelle se trouve le terrain à diviser autorise un coefficient d’emprise au sol (CES) de 0.2, impose qu’un terrain à bâtir ait une surface minimale de 500 m² et que les constructions soient implantées à minimum 4m des limites séparatives.
Imaginons toujours que la parcelle à détacher fasse 12m sur 50, soit 600 m². La règle de la surface minimale est respectée et l’application du CES permet de dire que la parcelle peut potentiellement permettre de réaliser une construction de 120 m² au sol : voilà qui est confortable pour une maison individuelle.
Si le vendeur s’arrête à ces considérations, il va s’empresser de contacter un géomètre pour procéder à la division… et il aurait bien tort de le faire.
Pourquoi ? Parce que les règles relatives à l’implantation des constructions rendent sa parcelle difficilement exploitable et donc encore plus difficilement vendable en qualité de terrain à bâtir. En effet, je vous mets au défi de concevoir une maison de 120 m² au sol avec seulement 4m de largeur, murs et isolation compris.
L’exemple prête à sourire et je force volontaire les traits, mais dans l’idée, c’est bien le type de raisonnement qu’il est impératif d’avoir avant d’envisager détacher une parcelle d’un grand terrain.
Vos premières vérifications laissent à penser que l’application des règles d’urbanisme issues du PLU rend compliquée l’implantation d’une habitation sur la parcelle que vous voulez détacher ? Tout n’est peut-être pas perdu car d’autres solutions, un peu plus complexes, existent. Votre géomètre-expert, votre notaire ou votre conseiller sauront vous renseigner sur ce point.