L’article R 424-17 du Code de l’Urbanisme précise les cas dans lesquels l’administration considère qu’un permis de construire, d’aménager ou de démolir est dit périmé.
Un permis (de construire, d’aménager ou de démolir) est périmé si les travaux autorisés n’ont pas été commencés dans le délai de 3 ans suivant la notification de son obtention
La règle est simple : si dans le délai de 3 ans à compter de la date de notification de l’obtention du permis ou de la date de décision tacite, les travaux autorisés par le permis n’ont pas été entamés, le permis est périmé et un nouveau permis devra être obtenu par le maître d’ouvrage pour réaliser son opération.
La notion de commencement des travaux
Pour apprécier s’il y a eu commencement des travaux ou non, les juges se basent sur les actes matériels entrepris, en lien avec le permis de construire, d’aménager ou de démolir.
Ainsi, le fait de déposer une déclaration d’ouverture de chantier, de souscrire à une assurance, de transférer un permis obtenu ou de demander un permis modificatif ne sont pas des actes assimilés à un commencement des travaux.
Plus subtil encore : les travaux de défrichage partiel, de préparation des accès de chantier ou encore de terrassement (autres que les fondations ou le dallage), ne sont pas considérés comme relevant d’un commencement des travaux.
En résumé : pour interrompre le délai de péremption d’un permis de construire, d’aménager ou de démolir ou d’une déclaration préalable portant sur des travaux, il faut que des travaux significatifs et directement en lien avec le permis de construire aient été commencés.
La péremption du permis de construire en cas de recours des tiers
Vous avez déposé et obtenu un permis de construire qui a malheureusement fait l’objet d’un recours. Sachez que l’existence d’un recours de la part d’un tiers ne constitue pas un cas d’interruption du délai de validité de votre permis.
Ainsi, si vous avez fait le choix de ne pas entamer de travaux dans l’attente d’une décision de justice et si cette décision (pourtant favorable pour vous) n’intervient qu’au bout de 3 ans, vous ne pourrez cependant pas démarrer les travaux, votre permis ayant périmé entre temps.
Un permis (de construire, d’aménager ou de démolir) est périmé si les travaux autorisés ont fait l’objet d’une interruption de plus d’un an
Première précision et non des moindres : cette règle qui veut qu’un permis soit périmé en cas d’interruption de plus d’un an des travaux ne s’applique que si l’interruption intervient une fois passé le délai de validité initial du permis obtenu.
De plus, la jurisprudence a précisé que la règle ne pouvait pas non plus s’appliquer si l’interruption des travaux est le résultat d’un fait de l’administration.
Exemple : si vous êtes contraint de stopper votre chantier car la commune a entrepris des travaux sur la voie qui dessert votre terrain et que ces travaux vous empêchent d’accéder à votre ouvrage. Quand bien même cette interruption interviendrait au bout de 3 ans et aurait une durée supérieure à 1 an, la durée de validité de votre permis sera augmentée de la durée des travaux entrepris par la commune qui vous ont contraint à stopper votre construction.
Votre chantier est interrompu depuis bientôt un an et vous êtes tenté de réaliser quelques travaux mineurs de sorte à éviter la péremption de votre permis ?
Attention à ce que ces travaux soient là encore suffisamment importants et directement liés au permis concerné. Ainsi, la présence sur le terrain d’une pelle mécanique effectuant des travaux de décapage ou de terrassement partiel ne sera pas considérée comme suffisante pour justifier d’une continuité des travaux.