Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerai commencer par revenir sur quelques idées reçues qui veulent que la construction d’une opération de logements collectifs ou de tout autre type de programme immobilier d’envergure se traduit par une décote systématique de la valeur des constructions alentour ou que les promoteurs immobiliers bénéficient de passe-droits pour l’obtention de leurs permis de construire.
Une opération de logements collectifs ne dévalorise pas forcément les constructions existantes aux alentours
Je ne vais pas nier que cette décote redoutée par les propriétaires des habitations situées à proximité immédiate de l’opération à venir s’observe parfois… mais pas systématiquement. Et il est des cas où c’est tout l’inverse qui se produit.
Imaginons que vous soyez propriétaire d’une charmante maison très bien entretenue, située dans un quartier majoritairement résidentiel mais, malheureusement pour vous, bordée d’un côté par un terrain vague et par un entrepôt à l’abandon de l’autre. La réalisation d’une opération de construction sur l’un ou l’autre des terrains renforcera le caractère résidentiel et entretenu de votre quartier, quand bien même son architecture ne serait pas à votre goût. Les goûts et les couleurs…
Alors bien sûr la destination de la construction (logements en accession libre, logements 100% locatifs sociaux, résidence hotellière ou foyer social) et son implantation vont aussi entrer en ligne de compte mais cela s’apprécie au cas par cas.
Les promoteurs immobiliers sont tenus de respecter la règlementation locale d’urbanisme comme vous et moi
Ce n’est pas parce qu’un promoteur immobilier entretien des relations professionnelles avec des élus ou parce qu’il est « gros », donc qu’il est un acteur incontournable de l’achat de terrains et la production de logements sur un secteur, qu’il peut s’affranchir des règles d’urbanisme applicables.
Au contraire ! Compte tenu des sommes investies par un promoteur pour pouvoir déposer un permis de construire (architecte, bureaux d’études, économiste, géomètre), pour sécuriser son opération, un promoteur va généralement multiplier les rendez-vous avec l’élu en charge de l’urbanisme et/ou le service urbanisme, en amont du dépôt de sa demande d’autorisation d’urbanisme. Lors de ces rendez-vous, il va présenter son projet de programme et passer en revue tous les points « sensibles » du dossier au regard du PLU pour s’assurer de ne pas se voir délivrer un refus de permis de construire.
Et quand bien même, un promoteur bénéficierait d’une certaine sympathie au sein de l’administration locale, quand bien même une mairie se risquerait à lui appliquer une certaine tolérance, il faut savoir que ce serait pour elle prendre et faire courir au constructeur le risque de voir son arrêté de permis de construire soit attaqué par un tiers soit retiré par les services du préfet, donc de l’Etat, qui ont en charge de contrôler la légalité des actes administratifs pris par les maires.