Si le métier de promoteur immobilier consistait à acheter des maisons individuelles à +15 % du prix de vente affiché, je vous garantis que de nombreux responsables de développement n’auraient plus d’emploi à l’heure où j’écris. Et voilà pourquoi.
Le mécanisme du promoteur pour déterminer le prix d’achat d’un bien immobilier du promoteur immobilier
La raison d’être de ces responsables de développement (génériquement appelés « développeurs ») est de détecter des opportunités foncières, autrement dit des terrains à vendre susceptibles de permettre la réalisation d’une opération immobilière, et d’en négocier l’acquisition. Pour trouver ces fameux terrains dont ils ont besoin, ils s’appuient sur les agences immobilières, les notaires et les autres professionnels du foncier qui constituent leur réseau, répondent à des consultations privées pour la vente de terrains, font de la prospection foncière et, en dernier recours, épluchent les petites annonces immobilières.
Une fois qu’ils ont identifié un terrain potentiellement intéressant sur lequel ils seraient susceptibles de faire une offre, ils ont besoin d’élaborer un bilan prévisionnel d’opération pour savoir ce que la future opération va leur coûter (achat terrain, construction, honoraires divers, publicité, etc.) et ce qu’elle va leur rapporter (autrement dit le chiffre d’affaires généré par la vente des mètres carrés construits). Si le bilan est positif, le promoteur immobilier par la voix de son développeur fera une offre. S’il ne l’est pas, il n’en fera pas. La logique est imparable.
Or, dans son bilan prévisionnel d’opération, il y a deux types de postes de dépenses et de recettes :
- Ceux dont les montants sont connus et peu susceptibles de subir des variations, comme le prix de vente au mètre carré, le coût de construction ou les honoraires internes,
- Et ceux qui vont servir de variable d’ajustement pour atteindre l’équilibre budgétaire, parmi lesquels le prix d’achat du terrain.
Conséquence, si le bilan prévisionnel le permet, le promoteur va augmenter le prix d’achat du terrain pour être certain de voir son offre retenue par le vendeur. Si en revanche le bilan n’est ni positif ni à minima à l’équilibre, il fera une offre d’achat inférieure au prix escompté par le vendeur. Y compris, dans certains cas extrêmes, inférieure à l’estimation du prix de la maison ou du terrain s’ils étaient vendus à un particulier.