Qu’est ce qui pousse le titulaire d’un permis de construire ou d’aménager obtenu et, dans certains cas, déjà purgé de tous recours et retrait administratif à déposer une demande de permis modificatif, au risque de se voir refuser cette modification ?
Tout d’abord, il y a le fait qu’il veuille modifier certaines caractéristiques de son projet parce que depuis le dépôt de sa demande de permis initial, ses goûts, ses envies ont changé.
Seconde raison possible au dépôt d’une demande de permis modificatif : la nécessité de prendre en compte des contraintes techniques, juridiques ou administratives dont le maître d’ouvrage n’avait pas connaissance au moment du dépôt de la demande de permis initial. Ce peut être le cas, par exemple, si le rapport d’étude de sols de type G2 est produit en retard et qu’il nécessite de surélever d’avantage la construction (dans la limite des règles locales d’urbanisme, naturellement).
Enfin et c’est peut-être la raison la plus surprenante, la demande de permis modificatif peut aussi être rendue nécessaire par la découverte, en cours de travaux, du non-respect de certaines règles d’urbanisme. Dans ce cas de figure, il n’y a que deux options qui s’offrent au maître d’ouvrage :
- Reprendre tous les éléments non conformes au permis initial, quitte à démolir, reconstruire, remplacer ou repeindre tous les ouvrages qui ne respecteraient pas les plans de permis obtenus,
- Ou demander un permis modificatif qui corresponde en tout point avec les ouvrages tels qu’ils ont été réalisés et, une fois obtenu, demander et obtenir la conformité.
Cette pratique surprenante, qui flirte avec l’hypocrisie, porte le nom de « permis balais » dans le milieu de la construction ou de la promotion immobilière.