Dans l’esprit de Marc, le meilleur promoteur était le promoteur le plus sérieux et celui qui achetait les terrains le plus cher. C’est compréhensible et cela nous arrangerait tous si, sur un secteur donné, on pouvait affirmer qu’un tel était meilleur qu’un autre sur ces critères.
Malheureusement, là encore, que ce soit sur le critère du prix ou sur celui du sérieux, le promoteur qui sera le « meilleur » sur une vente de terrain ne le sera pas nécessairement quand il s’agira de négocier la vente d’un terrain même voisin, à quelques mois d’intervalle.
Pourquoi ? Parce que le prix qu’un promoteur est prêt à payer pour acquérir un foncier est fonction de nombreux paramètres tels que le nombre de mètres carrés à construire, mais aussi le coût de construction (qui lui-même sera fonction du type de bâtiment, du nombre de places de stationnement, de la nature des sols, etc.), du prix de vente des logements à construire… et du stock de logements dont dispose déjà le promoteur sur le secteur, par exemple.
En d’autres termes, il n’est jamais impossible qu’un promoteur qui a acheté beaucoup de terrains à un prix plus élevé que ses concurrents sur une commune à un moment donné, qui a vendu et construit beaucoup de beaux programmes, sera le plus offrant demain.
Sans oublier que s’agissant de la vente d’un terrain à un promoteur, le prix est rarement le seul critère à prendre en compte pour le choix d’un acquéreur. En effet, le prix est toujours payé à l’achat définitif du terrain, soit en règle générale entre 12 et 24 mois après l’acceptation d’une offre. Or, il n’y a vente définitive que quand toutes les conditions suspensives prévues dans la promesse de vente sont réalisées. Donc, en toute logique, plus il y a de conditions suspensives, plus ces conditions suspensives sont complexes à lever et plus la probabilité de voir la vente définitive se faire au prix convenu est faibles… et ce quelle que soit la réputation de sérieux du promoteur.