Le corpus de règles qui composent le RNU figurent dans le Code de l’urbanisme, aux articles R 111-1 à R 111-24, consultable en ligne gratuitement sur le site de Légifrance
La règle de la constructibilité limitée
La principale règle posée par le RNU en matière d’occupation et d’utilisation des sols (donc de délivrance des autorisations d’urbanisme) est celle dite de la constructibilité limitée. L’article R.111-14 du code de l’Urbanisme y est consacré.
Le principe fixé par cette règle est l’impossibilité d’autoriser de nouvelles constructions en dehors des parties déjà urbanisées de la commune.
Les exceptions à la règle de la constructibilité limitée
Fort heureusement, comme tout principe, celui-ci connaît des exceptions. Ainsi, même en dehors des zones déjà urbanisées (donc sur des parcelles a priori non constructibles), une autorisation d’urbanisme pourra être délivrée si les travaux objet de la demande sont :
- Sont des adaptations ou des extensions de constructions existantes,
- Sont nécessaires à des équipements collectifs, à des exploitations agricoles ou à la mise en valeur de ressources naturelles,
- Sont de nature incompatible avec le voisinage des zones habitées,
- Font l’objet d’une délibération du conseil municipal indiquant que leur réalisation est dans l’intérêt de la commune, qu’elle ne porte pas atteinte à la sauvegarde du patrimoine naturel, aux principes de sécurité et de salubrité publique, qu’elle ne pèse pas déraisonnablement sur les dépenses de la collectivité et qu’elle ne contrevient pas aux objectifs fixés par les documents d’urbanisme supra-communaux (exemple : le SCoT).
Règle de la constructibilité limitée et carte communale
En présence d’une carte communale, le règlement graphique se substitue à l’article R.111-14 du code de l’Urbanisme et peut, dans une certaine mesure, y déroger.
Comment ? En créant des zones constructibles en dehors des parties déjà urbanisées du territoire de la commune.
De plus, le plan de zonage compris dans le dossier de carte communale qui fait office de règlement graphique peut également prévoir une sectorisation de l’occupation des sols en distinguant, par exemple, les zones destinées à l’habitat de celles prévues pour accueillir des constructions destinées aux activités commerciales.
Les règles impératives du RNU
Le RNU comprend des règles dites « impératives » qui doivent être strictement respectées pour espérer obtenir un permis de construire, un permis d’aménager ou une déclaration préalable.
Ces règles visent :
- Le raccordement aux réseaux, notamment de distribution d’eau potable et d’assainissement (articles 111-8 à R.111-12 du code de l’Urbanisme),
- L’implantation des constructions sur une parcelle, que ce soit en limite avec le domaine public ou sur les limites séparatives, et l’aspect extérieur des constructions (articles 111-16 à R.111-18, R.111-23 et R.111-29 du code de l’Urbanisme).
Les règles permissives du RNU
Le règlement national d’urbanisme comprend une autre série de règles d’urbanisme dites permissives.
Cela signifie en clair qu’il est laissé à l’administration en charge de la délivrance des autorisations d’urbanisme un pouvoir d’appréciation quant à leur respect.
Ces règles concernent :
- La salubrité et la sécurité publique (article R.11-2 du code de l’Urbanisme) en permettant à l’autorité compétente de refuser une demande d’autorisation d’urbanisme sur ces motifs,
- La prise en compte des nuisances, notamment de l’exposition au bruit (article R.111-3 du code de l’Urbanisme),
- La conservation et la mise en valeur des sites et vestiges archéologiques (article R.111-4 du code de l’Urbanisme)
- La voirie, les conditions d’accès et de stationnement (articles 111-5, R.111-6 et R.111-25 du code de l’Urbanisme),
- Les besoins en espaces verts, plantations et espaces collectifs (articles 111-7 et R.111-30 du code de l’Urbanisme),
- L’hypothèse où la réalisation du projet objet de la demande d’autorisation d’urbanisme a pour conséquence la nécessité de réaliser des équipements publics nouveaux ou une hausse des dépenses de fonctionnement des services existants incompatible avec les ressources de la commune (article 111-13 du code de l’Urbanisme),
- La lutte contre le mitage et la prise en compte des espaces naturels : c’est la fameuse règle de la constructibilité limitée vue précédemment à laquelle le plan de zonage de la carte communale peut déroger (article 111-14 du code de l’Urbanisme),
- La possibilité d’imposer lors de la délivrance d’une autorisation d’urbanisme des prescriptions environnementales particulières (article 111-26 du code de l’Urbanisme),
- Les conditions d’implantation de plusieurs constructions sur une même assiette foncière (article 111-15 du code de l’Urbanisme),
- Les possibilités d’extension des bâtiments existants non conformes à la réglementation (articles 111-18 et suivant du code de l’Urbanisme),
- L’intégration du projet dans son environnement, notamment en termes de hauteur (articles 111-27 et suivant du code de l’Urbanisme).